Le nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung effectue lundi une visite à Washington pour y rencontrer pour la première fois son homologue américain Donald Trump pour un sommet à valeur de test, alors que l'alliance de longue date entre les deux pays souffre des évolutions géopolitiques.
Cette visite revêt un enjeu particulier pour Lee Jae-myung, investi à la Maison bleue en juin à la suite d'élections anticipées déclenchées par la destitution de Yoon Suk-yeol pour avoir voulu imposer la loi martiale en décembre dernier.
Alors que l'économie et la sécurité sud-coréennes dépendent grandement des Etats-Unis, qui ont notamment des troupes déployées en Corée du Sud, Lee Jae-myung entend préserver la coopération entre les deux pays tout en veillant à ne pas contrarier la Chine, principal partenaire commercial de Séoul.
La Corée du Sud est de longue date la cible de critiques de la part de Donald Trump, qui voit un déséquilibre dans une relation bilatérale profitant selon lui pleinement à Séoul.
Il est attendu que Lee Jae-myung cherche à faire bonne impression auprès de Donald Trump, disent des analystes, soulignant que le dirigeant sud-coréen veut surtout éviter toute mauvaise surprise à la Maison blanche.
Que ce sommet se termine "sans faire les gros titres serait une bonne chose" pour Lee Jae-myung, selon Victor Cha, membre du Centre pour les études stratégiques et internationales, qui prévient toutefois que Donald Trump pourrait s'éloigner des sujets de discussion préparés par ses conseillers.
Mis sous pression par l'administration Trump, le gouvernement sud-coréen a conclu fin juillet un accord commercial de dernière minute pour éviter des droits de douane américains d'une ampleur sans précédent.
Toutefois, Séoul doit encore détailler les milliards de dollars d'investissements promis aux Etats-Unis.
Des représentants sud-coréens ont dit espérer que ces négociations commerciales au niveau opérationnel se dérouleraient ultérieurement.
"Il y a de nombreux sujets importants en matière de sécurité", a déclaré mercredi un haut conseiller de Lee Jae-myung. "Notre position est que la question commerciale a déjà été finalisée la dernière fois", a poursuivi Kim Yong-beom. "Nous espérons que les plans de mise en oeuvre spécifiques s'agissant du commerce ne seront pas du tout inclus dans le sommet (Lee-Trump), ou seulement discutés de manière simple".
Donald Trump devrait profiter de sa rencontre avec Lee Jae-myung pour exiger un investissement supérieur en matière de défense, dont potentiellement des milliards de dollars supplémentaires pour garantir le maintien des 28.500 soldats américains déployés en Corée du Sud.
Les deux dirigeants pourraient également évoquer des mesures destinées à convaincre la Corée du Nord de geler puis potentiellement abandonner le développement de son programme nucléaire. Ils partagent tous deux la volonté de dialoguer avec Pyongyang, qui a toutefois rejeté les ouvertures diplomatiques effectuées par Washington et par Séoul ainsi que réaffirmé sa volonté de conserver son arsenal nucléaire.
(David Brunnstrom, Idrees Ali et Trevor Hunnicutt à Washington, Josh Smith et Ju-min Park à Séoul; version française Jean Terzian)
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